Mélanie Henique est arrivée lundi au Cercle des Nageurs de Marseille pour une semaine d’entraînement. L’Amiénoise, qui souhaite donner un nouvel élan à sa carrière à deux ans des Jeux olympiques de Rio de Janeiro, est sur le point de rejoindre le club des Bouches-du-Rhône.
Vous voilà donc à l’essai à Marseille…
Je suis venue passer une semaine au Cercle des Nageurs de Marseille pour découvrir les conditions d’entraînement et voir si je peux bien m’y sentir. Après le meeting de Compiègne (ndlr : les 17, 18 et 19 octobre), je me suis dit qu’il fallait que je trouve une solution pour rebondir. Michel (ndlr : Chrétien, son entraîneur) et le groupe sont partis en stage à Royan, c’était l’occasion d’aller me tester à Marseille. J’ai pris contact avec Romain Barnier la semaine dernière et on a convenu de cette semaine d’entraînement.
Votre départ à Marseille est-il acté ?
Il y a de fortes chances que je rejoigne le club
marseillais, tout en restant licenciée à Amiens. Je dois discuter avec
Romain mardi. Mon objectif est d’aller aux Jeux olympiques en 2016 et
j’aimerais que ce soit avec lui. J’ai besoin de changement.
Et donc de partir d’Amiens…
L’entraînement avec Michel ne me convient plus et je
pense que Marseille est le club idéal pour rebondir. Il y a deux groupes
de sprint, c’est ce qui me correspond. Il faut que je donne un nouvel
élan à ma carrière.
Que reprochez-vous à Michel Chrétien ?
Rien. On a tout essayé pour que ça se passe mieux. Il
ne pouvait pas aménager l’entraînement pour une seule nageuse. Avec
Michel, on se connaît par cœur. Il m’a énormément apporté. Il a toujours
été à l’écoute, il m’a réconfortée quand j’en avais besoin, c’est comme
un deuxième père pour moi. Si je pars, ça va forcément me faire quelque
chose. Jamais je n’aurais imaginé quitter Amiens.
Avez-vous souffert de la relation forte qui existe entre Jérémy Stravius et Michel Chrétien ?
Ce n’est pas ce qui explique mon envie de partir.
Quand on n’a pas de résultats, c’est normal de vivre dans l’ombre. Mais
c’est vrai que nous n’entretenons plus les mêmes relations, notamment
avec Jérémy.
Vous êtes-vous remise en question ?
Oui. En 2011, j’ai vécu une saison exceptionnelle
avec la médaille de bronze décrochée aux Mondiaux de Shanghai sur le
50 m papillon, en battant le record de France. Mais ensuite, je ne me
suis pas qualifiée pour les Jeux de Londres. Ça a été compliqué à vivre.
Je suis bien revenue fin 2012 aux Championnats d’Europe en petit bassin
à Chartres. Avec Jérémy, on a remporté l’or sur le relais 4x50 m
4 nages mixtes. Un moment fort. En 2013 (Mondiaux de Barcelone) et 2014 (Championnats d’Europe à Berlin),
même si j’ai été sélectionnée en équipe de France, je ne suis pas
montée sur le podium. J’ai besoin d’un nouveau projet, de sortir de la
routine, de retrouver l’envie et la motivation, et de progresser.
Ce qui n’est donc plus le cas à Amiens...
Non, on a atteint nos limites avec Michel. Il est
compréhensif. Quand je lui ai fait part de mes doutes, il a été le
premier à envisager des solutions pour m’aider. Lui-même a conscience
qu’il est arrivé au bout de ce qu’il pouvait m’apporter. Si on se
quitte, ce sera sans être fâché.
Qu’en est-il de votre blessure à l’épaule droite ?
J’ai vu le médecin aujourd’hui (ndlr : hier) et je dois passer une échographie cette semaine. Marseille a rapidement pris en charge ma blessure !
Le passage du cocon familial Amiénois à une grosse structure comme Marseille ne vous fait pas peur ?
Non, même si je sais que ce sera dur d’être loin des
gens que j’aime. Je suis quelqu’un de très sentimental, j’accorde
beaucoup d’importance aux gens qui m’ont permis d’avancer. Mais il y a
du beau monde à Marseille et ça ne peut que me tirer vers le haut.source : courrier Picard - Kristell Michel
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