lundi 30 septembre 2013

Les résultats du Challenge de Rio remporté par l'Australie


Frédérick Bousquet, Florent Manaudou, Fabien Gilot et Giacomo Perez-Dortona étaient présents à la RAIA RAPIDA ce Week end. Voici les résultats :
Round 1:
50m Dos
  1. DANIEL ARNAMNART AUS 26.06
  2. DANIEL ORZECHOWSKI BRA 26.07
  3. ADAM MANIA USA 26.08
  4. FLORENT MANAUDOU FRA 26.17
50m Brasse
  1. CHRISTIAN SPRENGER AUS 28.02
  2. JOAO LUIZ GOMES JUNIOR BRA 28.38
  3. MICHAEL ALEXANDROV USA 28.70
  4. GIACOMO PEREZ-DORTONA FRA 28.86
50m Papillon
  1. NICHOLAS DOS SANTOS BRA 23.75
  2. MATTHEW TARGETT AUS 23.78
  3. EUGENE GODSOE USA 23.94
  4. FREDERICK BOUSQUET FRA 24.35
50m Crawl
  1. MATTHEW ABOOD AUS 22.66
  2. JOSH SCHNEIDER USA 22.76
  3. ALAN VITÓRIA BRA 22.81
  4. FABIEN GILOT FRA 23.37
Round 2:
50m Dos
  1. DANIEL ORZECHOWSKI BRA 25.86
  2. ADAM MANIA USA 26.16
  3. DANIEL ARNAMNART AUS 26.20
50m Brasse
  1. CHRISTIAN SPRENGER AUS 27.61
  2. JOAO LUIZ GOMES JUNIOR BRA 28.14
  3. MICHAEL ALEXANDROV USA 28.48
50m Papillon
  1. NICHOLAS DOS SANTOS BRA 23.91
  2. EUGENE GODSOE USA 23.93
  3. MATTHEW TARGETT AUS 25.00
50m Crawl
  1. JOSH SCHNEIDER USA 22.86
  2. MATTHEW ABOOD AUS 22.92
  3. ALAN VITÓRIA BRA 23.36
Round 3
50m Dos
  1. DANIEL ORZECHOWSKI BRA 25.70
  2. ADAM MANIA USA 26.07
50m Brasse
  1. CHRISTIAN SPRENGER AUS 27.53
  2. JOAO LUIZ GOMES JUNIOR BRA 28.97
50m Papillon
  1. NICHOLAS DOS SANTOS BRA 23.22
  2. EUGENE GODSOE USA 23.64
50m  Crawl
  1. JOSH SCHNEIDER USA 22.54
  2. MATTHEW ABOOD AUS 22.72
The Decider: 4x50m 4nages

AUSTRALIE 1:38.23
  • ARNAMNART 25.98
  • SPRENGER 26.66 (52.64)
  • TARGETT 23.29 (1:15.93
  • ABOOD 22.30 – 1:38.23
BRAIZIL 1:39.93
  • ORZECHOWSKI 25.88
  • GOMES JUNIOR 28.04 (53.92)
  • DOS SANTOS 23.71 (1:17.63)
  • VITÓRIA 22.30 – 1:39.93
USA 1:40.06
  • MANIA 26.13
  • ALEXANDROV 27.99 (54.12)
  • GODSOE 23.53 (1:17.65)
  • SCHEIDER 22.41 – 1:40.06
FRANCE – 1:39.79
  • MANAUDOU 25.80
  • PEREZ-DORTONA 27.73 (53.53)
  • BOUSQUET 23.80 (1:17.33)
  • GILOT 22.46 – 1:39.79

Fabien Gilot " Je ne veux pas être le maillon faible "


Après les mondiaux de Barcelone, le nageur français Fabien Gilot se donne encore trois ans pour décrocher un titre individuel. Mais sa priorité reste le relais tricolore, là où il se sent le mieux, comme un poisson dans l'eau. 




Il n'est pas le plus beau, ni le plus fort, ni le plus connu des nageurs français. Et pourtant, Fabien Gilot est un sportif sur lequel on peut compter. Depuis une dizaine d'années, il fait partie des compétiteurs les plus réguliers, aux côtés de Jérémy Stravius. Cet été, il a éclaboussé les mondiaux de Barcelone de par des temps records et sa confrontation historique avec le sprinter James Magnussen avec les relais. S'il peine individuellement, Gilot ne se tracasse pas : l'équipe, ça le motive, ça le transcende. Un état d'esprit collectif qu'il a façonné dès son plus jeune âge, quand il a attaqué... le water-polo. C'était pour promouvoir cette discipline, mais également pour rendre hommage à Pierre Viers, champion du monde 2013 sur 100 m brasse en Afrique du Sud, qu'il était de passage dans le Cantal il y a quelques semaines.
 Le 28 juillet dernier à Barcelone, avec Yannick Agniel, Florent Manaudou et Jérémy Stravius, vous devenez champion du monde du relais 4x100 m nage libre. Et vous vous payez même le luxe de réaliser le meilleur temps de la finale en 46 s 90. L'équipe, ça vous transcende ?

Fabien Gilot : Je pense que y'a un peu de ça c'est sûr. Tu ne veux pas être le maillon faible du relais forcément. Et après, moi, j'aime le relais. Je viens du collectif, j'ai commencé par un sport co, le water-polo, et j'ai eu de la chance de pouvoir continuer là dedans en faisant un sport individuel. C'est un peu contradictoire mais c'est ce qui me plaît.
 
Vous avez un tatouage en hébreu sur le bras qui signifie : "Je ne suis rien sans les autres". La notion d'équipe a toujours été très importante pour vous ?

Moi aujourd'hui, j'aurai du mal sans émulation, sans un staff autour, sans l'équipe que je connais pour travailler au quotidien. S'entraîner tout seul, c'est difficile, c'est vraiment quelque chose de particulier.
 
Après Barcelone et vos deux titres mondiaux, quels sont vos prochains objectifs ?

Au mois de décembre, on a le
s championnats d'Europe en petit bassin au Danemark. L'objectif sera de ramener le titre en individuel. J'avais été vice-champion d'Europe il y a deux ans, vice-champion du monde en petit bassin sur 100 mètres en individuel. Il faudra que j'essaye d'aller chercher ce titre que je n'ai pas décroché encore en petit bassin et continuer à gagner avec les relais.

 
Ça vous manque un titre en individuel ?

C'est-à-dire que plus tu avances plus tu connais le sport de haut niveau. Y'a des gens qui naissent avec un peu plus de talent que toi... Alors où tu arrives à les faire chavirer le jour J ou alors... Michael Phelps, il a travaillé très dur mais il n'a pas travaillé plus dur qu'une cinquantaine d'autres nageurs dans le monde. Il est juste né avec ce petit talent en plus qui fait que c'est Michael Phelps. Bien sûr, si je continue encore trois ans, c'est pour aller chercher des courses en individuel également mais dans le monde du sport du haut niveau français, olympique et dans le monde de la natation mondiale, les gens nous connaissent et nous montrent du respect. Ça fait dix ans que je suis au plus haut niveau, ça fait dix ans que je ramène au moins une médaille internationale tous les ans donc les gens ont du respect par rapport à ce que ça peut représenter.
 
Vous vous êtes fixé cette date butoir de trois ans ?

Dans trois ans, ce sera ma quatrième olympiade, et si je décroche une médaille olympique de nouveau, je serai le premier nageur français à décrocher trois médailles olympiques sur trois olympiades différentes. Ça n'a jamais été fait encore.
 
Et après ?

Et après, j'arrêterai. Je penserai à ma reconversion. Je termine cet hiver un Master en management. Je rentre au Conseil économique social marseillais pour essayer de faire avancer un peu la ville. Après, rester autour du sport, c'est une certitude. J'ai certains sponsors qui sont intéressés, on verra... Rester autour du sport, ça c'est sûr et certain. Probablement travailler avec le CNOSF ou le CIO un petit peu. Après, y'a trois, quatre ans encore avant que j'arrête, donc j'ai le temps de voir venir, ce ne sera peut-être pas forcément la même chose dans trois ans.
 
L'étranger, ça ne vous a jamais tenté, comme certains de vos collègues, Yannick Agniel, Frédéric Bousquet, qui sont partis aux États-Unis ? 

Je suis licencié à Marseille mais on s'entraîne énormément à l'étranger. On fait beaucoup de stages où on va travailler avec les gens qu'on aime bien, surtout aux États-Unis, avec les sprinters américains. Et inversement, cette année, ils étaient venus s'entraîner avec nous à Marseille, Nathan Adrian, Tony Irvine. Donc beaucoup d'échanges en fait. Quand je suis arrivé à Marseille il y a huit ans maintenant, c'est le moment où la natation française a redécollé, où on a instauré cette nouvelle méthode de travail entre guillemets où à l'époque, être nageur, c'est faire des longueurs, des kilomètres et des kilomètres qui servaient, à mon goût, à rien. Quand tu passes trop dans le volume tu perds le qualitatif et nous, on a énormément raccourci les kilométrages, quasiment de moitié, pour travailler plus en dehors de l'eau : salle de muscu, développement athlétique, développement physique, du vélo, courir, des séances de préparation physique sur le sable,... Donc au début ça a fait rigoler, parce que quand tu es nageur, tu es sensé nager... C'était une méthode qui existait aux Etats-Unis depuis déjà pratiquement dix ans et qu'on a essayé en nous entraînant là-bas. Et ça m'a plu justement ce côté un peu chauvin, de réussir dans ce pays de sprinters, de se transformer physiquement. Et aujourd'hui on se rend compte que tous les pôles France et tous les grands nageurs français que vous pouvez connaître qui réussissent, ont cette méthode de travail. Donc content d'avoir été les pionniers de cette méthode en France.
 

Ça vous a permis de revenir à votre niveau après vos blessures ?

J'ai connu des blessures forcément, au dos, fracture au dos à la troisième lombaire où j'ai failli me retrouvé handicapé en faisant le con ; en septembre je me suis fait opérer de l'épaule donc j'ai eu cinq mois d'arrêt... Cinq mois d'arrêt c'est long à regarder les autres nager. Atteindre le haut niveau, ça demande énormément de sacrifices, faut se poser énormément de questions, ta vie est dirigée par la natation. C'est-à-dire faire des sacrifices sur la famille, les amis, tes loisirs, le réveil, la montre en fait. C'est la natation qui dirige ta vie vraiment : je me couche à telle heure, je me lève à telle heure, il faut que je mange ça... Si tu veux vraiment réussir dans le haut niveau, il faut accepter ces sacrifices que tu as l'impression de faire. C'est une chose normale pour avoir une chance de réussir. Ne serait-ce que juste avoir une chance de réussir. C'est ce qui fait pour moi la particularité des grands champions, c'est cette petite touche un petit peu particulière que les sportifs de haut niveau ont. Ne jamais abandonner tout simplement, peut importe ce que tu rencontres dans la vie, ne jamais abandonner. Et c'est pour ça que ce sport est si beau, c'est une école de la vie.

Vous êtes aujourd'hui aux côtés d'un autre champion du monde de la natation, Pierre Viers (à gauche sur la photo), qui revient d'Afrique du Sud multi-titré. Vous saviez que les championnats du monde des transplantés existaient ?

Je découvre. Je suivais les paralympiques depuis quelques années déjà mais je ne savais pas que y'avait les championnats du monde des transplantés. J'apprends quelque chose aujourd'hui et désormais je suivrais mieux. Mais ce qui est intéressant, c'est de se rencontrer et tu te rends compte qu'on tient les mêmes discours, que y'a des échanges qui sont très intéressants, qui peuvent être constructifs pour l'un et pour l'autre. La gestion en amont de l'événement, le stress sur le jour J. Ce qui fait la performance le jour J, c'est pas juste l'état physique, y'a tellement de choses qui entrent en compte. Et de côtoyer des sportifs de haut niveau, d'échanger sur leur préparation au quotidien, qu'est-ce qu'ils font dans l'année, comment se gère la semaine de compétition, c'est toujours enrichissant et on en retire souvent du bon.
 
Avec Pierre Viers, on parle d'un titre de champion du monde, d'une médaille de vice-champion du monde, d'une troisième place, d'une quatrième place. Un titre de champion du monde ça reste un titre de champion du monde. C'est toujours des années particulières, des compétitions particulières, donc que tu ne peux que avoir du respect. Un titre planétaire, ça veut dire que y'a personne au monde qui n'a été plus vite que toi dans ta discipline. On est un petit nombre à pouvoir prétendre avoir fait ça dans notre vie.
 
Ça vous tiendrait à coeur qu'une catégorie aux Jeux olympiques soit pour les transplantés, comme pour les paralympiques ?

Je trouve que ce serait logique. Les paralympiques ont mis du temps à éclore, aujourd'hui on se rend compte qu'on en parle sur les années olympiques pratiquement autant que les Jeux olympiques classiques et c'est une très bonne chose. Après, comme toute chose à mettre en place, ça prend du temps mais pour moi ce serait logique qu'il y ait une catégorie de transplantés aux Jeux olympiques ou sur les championnats du monde auxquels on participe.
 
À quand des vacances ?

On ne prend jamais plus de trois à quatre semaines de vacances sinon ça prend trop de temps à remettre le corps en marche. Le feeling avec l'eau pour l'apprivoiser, ça prend des années et il ne faut pas perdre ce que tu as trouvé.
source : lepetitjournal.com

dimanche 29 septembre 2013

Romain Béraud sur le podium d'une étape de Coupe du Monde d'eau Libre



Dernière minute : Romain Béraud 3ème de l'étape de Coupe du Monde d'eau libre à Shantou en Chine. 

Britta Steffen dit stop



Double championne olympique en 2008, l'Allemande Brita Steffen va prendre sa retraite à 29 ans.


Britta Steffen, double championne olympique sur 50 et 100 m libre à Pékin en 2008, a décidé de tourner la page. L'Allemande de 29 ans a annoncé vendredi qu'elle prenait sa retraite, en panne de motivation : «Je mets fin à ma carrière, consciente d'appartenir aux meilleures mondiales (...) Mais j'ai douté ces dernières semaines sur ma capacité à réunir la motivation et l'énergie nécessaire pour lutter un an ou trois ans de plus pour des médailles d'or et des titres mondiaux». Championne du monde à Rome en 2009 avec des records du monde à la clé sur 50m et 100m, Steffen avait marqué le pas ensuite, ne décrochant pas de médaillé aux Jeux Olympiques de Londres ou aux Mondiaux de Barcelone.
source : l'équipe.fr

vendredi 27 septembre 2013

Muffat débutera sa saison à Dubaï les autres Français à Doha



Sa rentrée se fera loin de la Côte d’Azur. Camille Muffat replongera en compétition en petit bassin lors de la Coupe du monde de Dubaï (17-18 octobre). La Niçoise y trouvera des adversaires de choix puisque sont annoncées la recordwoman du monde (petit bassin) du 400m Mireia Belmonte et l’ex-championne du monde des 200m et 400m Federica Pellegrini. La championne olympique du 400m, seulement deux fois bronzée aux Mondiaux de Barcelone (200m et 4×200m), participera ensuite, comme la plupart de têtes d’affiche de l’équipe de France (Manaudou, Stravius, Gilot, Bousquet…) à la Coupe du monde de Doha (Qatar, 20-21 octobre) qui sera suivie d’un stage sur place.

source : l'équipe.fr

jeudi 26 septembre 2013

Entretien avec Mylène Lazare



Aux Jeux Olympiques de Londres l’année dernière, Mylène Lazare a remporté la médaille de bronze avec le relais 4×200 m nage libre. Alors qu’elle a repris ses études cette année, elle a de nouveau été médaillée de bronze avec le relais aux Championnats du monde de Barcelone il y a un mois. Entretien.












Mylène, le grand public t’a découverte lors des Jeux Olympiques de Londres l’année dernière où tu as remporté la médaille de bronze avec le relais 4×200 m nage libre. Considères-tu que cette médaille a été la réalisation d’un rêve ?

Je dirais que la qualification pour les Jeux Olympiques était déjà la réalisation d’un rêve. Quand on est sportif de haut niveau, qui plus est dans un sport olympique, on rêve d’y accéder. Les Jeux Olympiques sont un peu la finalité. Après, on savait que le relais 4×200 m avait la capacité de remporter une médaille et on a fait en sorte que ça se passe du mieux possible. La médaille a vraiment été la cerise sur le gâteau !

Tu as remporté cette médaille au titre de ta participation aux séries du relais, mais tu n’as pas pu monter sur le podium officiel des JO. Est-ce que cela a été particulièrement frustrant pour toi ?

Non, ça n’a pas été frustrant parce que je savais que mon objectif en venant à Londres avec l’équipe était vraiment de qualifier le relais pour l’après-midi pour que les filles soient dans les meilleures dispositions et puissent faire la meilleure performance possible. Ça s’est finalement passé comme on l’espérait. Mon rôle a été de soutenir le relais et c’est ce que j’ai fait. On a été six médaillées sur l’épreuve. J’étais vraiment heureuse de voir les filles sur le podium. Même si je n’y étais pas, elles l’ont suffisamment partagé avec nous donc c’était un plaisir !

De quelle façon as-tu reçu cette médaille olympique ?

Je l’ai reçue quelques minutes après le podium. C’est le DTN qui l’a remise à Margaux Farrell et à moi. On était avec tout le staff de l’équipe de France. J’ai pu rejoindre ma famille après. Leur montrer la médaille était super !

Raconte-nous comment tu as vécu la période entre ta série nagée du matin et la finale du relais des Jeux Olympiques le soir. As-tu passé ce temps avec les titulaires de la finale ?

A la suite des séries, je suis allée récupérer avec les nageuses du matin. Camille (Muffat) et Ophélie(Cyrielle-Etienne) renageaient le soir et j’ai donc récupéré avec elles. Après, on est retournées au Village Olympique ensemble. On a déjeuné ensemble et on est reparties à la piscine ensemble. On voulait vraiment faire sentir qu’on était une équipe et qu’on était toujours six jusqu’au moment où elles ont plongé. Après, j’étais dans les gradins avec Margaux Farrell (l’autre remplaçante) et Alain Bernard et on a suivi la course de près. Il y avait tous les nageurs français mais c’est vrai qu’on était assez soudés tous les trois : Alain espérait beaucoup cette médaille par rapport à Coralie (Alain Bernard est en couple avec Coralie Balmy, ndlr), et Margaux et moi espérions aussi avoir cette médaille.
J’avais déjà vécu une finale sur d’autres compétitions internationales de l’autre côté, en étant derrière le plot et en y participant. C’est finalement encore plus stressant d’être dans les gradins parce qu’on n’est pas acteurs de la performance ! C’est difficile, mais il y a beaucoup d’excitation. On partage avec les autres membres de l’équipe de France. C’est différent !

Il y a quelques semaines, tu as remporté la médaille de bronze du relais 4×200 m nage libre aux Championnats du monde de Barcelone. As-tu ressenti une pression supplémentaire comme tu étais cette fois-ci titulaire en finale ?

Non, je n’ai pas vraiment ressenti de pression particulière parce que je savais ce que j’avais à faire. J’étais concentrée sur l’objectif. Finalement, j’étais moins stressée que l’année d’avant dans les gradins à encourager les filles ! C’était vraiment différent. Je participe régulièrement à ce relais depuis 2008 donc l’expérience a fait que je n’avais pas trop de stress. J’avais beaucoup d’envie et de motivation. Et puis on était soudées : quand on est quatre derrière le plot, c’est autre chose que quand on est toute seule !

Le relais français semble se rapprocher d’année en année des deux premières places. L’objectif est désormais plutôt de confirmer ces deux dernières médailles de bronze ou bien d’aller chercher les Etats-Unis et l’Australie ?

C’est vrai qu’on se rapproche d’année en année. Je pense que la médaille d’argent sera vraiment réalisable d’ici quelques temps. Et d’ici quelques années supplémentaires, ce serait bien que ce soit la médaille d’or. Camille (Muffat), Charlotte (Bonnet) et Coralie (Balmy) ont réalisé de très belles performances dans la finale. Moi, je suis venue donner un coup de main étant donné que je me suis beaucoup moins entraînée cette année car j’ai repris mes études. J’espère que dans les années à venir, il y aura la relève pour permettre à ce relais de faire encore mieux que troisième !

Cette année, tu as fait un BTS assistante de gestion en alternance. L’objectif pour toi était d’avoir une autre activité en parallèle de la natation ou bien de préparer ta reconversion dès maintenant ?

Je savais très bien que j’allais reprendre mes études après les Jeux. C’était un projet qui était réfléchi depuis 2010 : l’objectif était de participer aux Jeux et de remporter la médaille, chose faite à Londres, et de reprendre mes études en septembre. C’est devenu mon projet principal mais je ne me sentais pas d’arrêter de nager. J’avais toujours de la motivation et j’ai besoin de faire du sport. Être dans l’eau est vraiment important pour mon équilibre personnel. J’ai donc décidé de continuer à nager. Mais avec mon emploi du temps, je ne pouvais nager qu’une seule fois par jour. J’ai fait ça pendant une saison et ça a très bien marché. Si je n’avais pas été qualifiée aux Championnats du monde, ça n’aurait pas été une déception. Tout ce qui vient après les Jeux de 2012 est du bonus !

Le fait se pratiquer la natation à haut niveau et en parallèle de continuer ses études et d’être en entreprise une semaine sur deux est très exigeant. As-tu parfois atteint tes limites physiques et songé à arrêter l’un ou l’autre ?

Je ne dirais pas que ce sont des limites physiques parce que la fatigue physique que je pouvais ressentir quand je m’entrainais deux fois par jour au Pôle France d’Antibes était finalement bien supérieure à ce que je peux ressentir aujourd’hui. Par contre, ça a été très dur  avec la fatigue nerveuse, au niveau de la concentration. Après une journée de cours ou de travail, se mettre dans l’eau n’est pas toujours évident. Oui, il y a eu des moments où je me suis demandé comment j’allais faire pour tenir. A partir de novembre, le rythme a vraiment commencé à être difficile et je me suis donc posée des questions. Mais je ne suis pas du genre à lâcher en cours de route quand j’ai un objectif. J’avais prévu de faire cette saison en nageant et de faire mes études en même temps et je voulais vraiment voir ce que ça donnait. Je suis contente de ne pas avoir flanché en cours de route !

Pour l’instant, ton palmarès international est entièrement bâti sur le relais 4×200 m avec lequel tu as remporté une médaille aux JO, aux Championnats du monde petit et grand bassin, et aux Championnats d’Europe. As-tu aussi des ambitions et objectifs en individuel au niveau international pour l’avenir ?

J’ai 25 ans, ce qui n’est pas tout jeune pour une femme en natation. C’est vrai que mon palmarès s’est construit autour de ce relais 4×200 m nage libre. Mais avec Camille Muffat et Charlotte Bonnet actuellement et Laure Manaudou et Alena Popchanka à l’époque, il y a toujours eu de très bonnes nageuses sur le 200 m. Je n’ai pas pu me faire ma place mais je ne l’ai pas vécu comme une frustration parce que je n’aurais pas pu faire de tels résultats sur le relais 4×200 m s’il n’y avait pas eu ces têtes d’affiche en France. Mon parcours est ce qu’il est, mais je suis vraiment contente d’avoir fait ça et d’avoir partagé à chaque fois ces expériences et ces beaux moments avec les filles du 4×200 m. Le fait de se retrouver à quatre derrière le plot et de partager une victoire est vraiment fort !

Et pour finir, la question classique : les Jeux Olympiques de Rio 2016, tu y penses ?

Depuis septembre 2012, je prends saison après saison. J’ai bouclé celle qui vient de se terminer avec les Championnats du monde. J’ai pris la décision de continuer une autre saison, et après on verra ! Je sais que je nage jusqu’en août 2014, et après on verra !

source : interviewwsport.fr

Le water-polo français veut refaire surface



En créant une nouvelle ligue, qui débutera ce week-end, la discipline veut sortir de l’ombre dans laquelle elle vit depuis une vingtaine d’années.
En épluchant la feuille de match de la finale des derniers championnats du monde de Barcelone, on pourrait croire à une erreur. Ugo Crousillat, ancien joueur du Cercle des nageurs de Marseille, a disputé les Mondiaux, décrochant la médaille d’argent et marquant un but en finale. Oui, mais sous les couleurs du Monténégro, pays dont il a pris la nationalité après avoir rejoint le club de Budva la saison dernière, laissant derrière lui l’équipe de France. Une équipe de France qui a assisté à la compétition devant sa télévision. Comme elle en a malheureusement pris l’habitude depuis de longues années. Sa dernière participation à un championnat d’Europe remonte ainsi à 2001 et ses derniers matches aux JO datent de Barcelone, en 1992 !
Une éternité pour une discipline qui avait apporté au pays son premier titre olympique dans un sport collectif en 1924 à Paris. Une discipline tombée peu à peu dans l’oubli depuis vingt ans, en raison de conflits récurrents entre ses responsables et la Fédération française de natation, à laquelle elle est affiliée. «À une époque, de manière très utopiste, un certain nombre de responsables du water-polo ont imaginé se dissocier de la Fédération française de natation pour créer une Fédération de water-polo, ce qui est inimaginable et qui n’a jamais vu le jour», rappelle Francis Luyce, président de la FFN.
La Fédération nous demande de faire nos preuves : on va donc lui montrer de quoi on est capables
— Ugo Crousillat
Pour mettre fin aux querelles de clocher et à un grand amateurisme (quatre des douze équipes de première division n’ont pas de bassin aux dimensions réglementaires !), les responsables du water-polo ont donc revu leur copie. Après moult discussions avec la Fédération française de natation, ils ont créé, en janvier dernier, la Ligue promotionnelle de water-polo (LPWP). «On était le seul sport d’équipe en France à ne pas disposer d’une ligue pour la gestion de ses championnats de première division», fait remarquer Marc Crousillat, président de cette LPWP et père d’Ugo. Ancien international ayant participé aux JO avec les Bleus, Crousillat veut «faire sortir le water-polo de l’ombre» en le structurant et en travaillant sur son image. «Aujourd’hui, on part vraiment de loin. Il y a même des gens qui croient qu’on joue avec des chevaux dans l’eau», souriait-il vendredi dernier lors de la présentation de la saison qui démarrera ce week-end avec la première journée du championnat désormais baptisé Pro A. Pour se faire connaître, la LPWP s’est adjoint les services d’une agence de relations presse et compte par exemple produire les résumés vidéo d’une affiche par journée pour les mettre à disposition des diffuseurs.
En dépit de l’appellation Pro A, le water-polo reste néanmoins un sport semi-amateur. Moins d’une centaine des 12.000 licenciés que compte la France sont professionnels en première division. Majoritairement des étrangers, issus de l’ex-Yougoslavie. Dans cette région, le water-polo est presque une religion, même si le nombre de licenciés y est parfois bien moins important qu’en France. Championne du monde l’été dernier, la Hongrie ne compte ainsi que 4000 licenciés. Le Monténégro, 1000 seulement. «Dans ces pays, ils ont mis en place des structures pour faire travailler les jeunes et les amener au haut niveau. Nous, on a beaucoup de licenciés mais on n’a pas mis en place de schéma de travail», déplore Crousillat.
Ce sera l’un des objectifs de cette LPWP, forte de ses 150.000 euros de budget, de sa charte chargée d’encadrer le statut du joueur professionnel (charte rédigée par un joueur international français, Alexandre Camarasa) et d’une volonté affichée de structuration. À partir de 2014-2015, aucun club ne pourra ainsi évoluer en Pro A sans un bassin réglementaire, «une règle incontournable, que personne n’avait voulu imposer jusque-là», affirme Luyce. «La Fédération est en position d’attente et nous demande de faire nos preuves : on va donc lui montrer de quoi on est capables», promet Ugo Crousillat.
source : sport24

mercredi 25 septembre 2013

Les confidences de Laure Manaudou

Laure Manaudou est revenue sur sa carrière. Passé présent et futur, la championne olympique du 400m nage libre se livre avec sincérité et émotion.



Son envie de partager
« J’essaie de créer une ligne de maillots de bain, de bijoux. J’ai commencé à faire des séminaires en entreprise sur les femmes, le stress et le doute. On m’a proposé d’écrire ma biographie. Au début, je me suis dit que c’était beaucoup trop tôt, que j’avais encore beaucoup de choses à vivre. Je n’avais pas envie de fermer la page tout de suite. Après, en travaillant avec Nathalie Avril, une coach de média-training, j’ai pris conscience de ce que j’avais pu faire dans le passé, pendant ma carrière. J’ai envie de le partager, maintenant. Je ne me rendais pas compte. Pour moi, c’était juste normal. Une suite logique de tous les entraînements que j’avais faits. Pour moi, c’était normal d’être championne olympique. C’était mon but de l’être, d’être championne du monde. C’était la consécration. »

Des choix assumés... sans regret

« Avec le recul, j’ai toujours réagi sur le moment sans réfléchir. Je sais très bien que j’aurais pu être plusieurs fois championne olympique en restant avec Philippe Lucas, gagner beaucoup plus d’argent. Mais je n’étais pas heureuse comme ça. Je suis partie de Canet-en-Roussillon pour aller en Italie. Ce n’était pas vraiment ce qu’il fallait faire. Mais je n’étais pas heureuse tous les jours donc forcément, je n’avais plus envie de nager. J’assume tout. Des regrets ? Je me dis que sans ces choix, je n’en serais pas là aujourd’hui, que je n’aurais peut-être pas eu ma fille et que je ne vivrais pas à Marseille, une ville que j’aime beaucoup. »

2007 : partir « pour protéger Lucas »

« Comme tout le monde, je suis allée voir un psy. C’était plus perso. Ma fille m’a fait prendre conscience de certaines choses, qu’il fallait que je sois accessible aux gens. J’avais envie de changer l’image que j’avais, d’une fille capricieuse qui faisait un peu tout sans respecter les gens. Je n’avais pas envie que ma fille me voit comme ça. Le fait de voir une coach, c’était vraiment pour parler, prendre du recul par rapport à ce que j’ai fait. J’ai découvert des choses. Comme quitter Philippe Lucas en 2007… Inconsciemment, je l’ai protégé de mon échec de Pékin. Il a assumé beaucoup de choses pour moi et c’était peut-être une manière de le protéger. »

Sans proposition de reconversion de la Fédération

« On m’a demandé il y a quelques semaines si j’avais eu une proposition de la FFN. Je n’en ai pas eu. Après, ce n’est pas forcément ce qui m’intéresse. Je ne suis pas la seule dans ce cas-là. Ils se disent que ce n’est pas leur problème. Nous, on est là pour nager et faire briller la France. Après, on se débrouille. Topsec, un distributeur de maillots de bain, m’a proposé de travailler sur ma ligne. Je travaille un petit peu avec Reebok. On est vraiment mis dans la gueule du loup. Qu’on ait 20 ans ou 40, c’est la même chose. On n’est pas préparé. J’en ai eu un petit aperçu quand j’ai arrêté après Pékin. J’ai la chance d’avoir gagné pas mal d’argent donc j’ai le temps de voir venir. Mais je me suis retrouvé dans le même cas après Londres, alors que je savais à quoi m’attendre. A part Alain Bernard, Fabien Gilot et les nageurs marseillais, il n’y a pas beaucoup de nageurs qui peuvent vivre de la natation. Esther Baron (ndlr, son amie) ? Elle méritait d’aller aux Jeux et d’avoir une médaille. Je ne sais pas si ce qu’elle fait (ndlr, maître nageuse) la passionne tous les jours. Mais je me doute bien qu’elle ne s’amuse pas tous les jours non plus à respirer du chlore. »

Les études, son principal regret

« On est privé de certaines choses mais c’est parce qu’on le décide. On fait du sport parce qu’on en a envie. Je regrette d’avoir arrêté les cours à 14 ans. Je n’avais que la natation dans ma vie. C’est pour ça que je suis arrivée à saturation. Si j’avais fait des études, j’aurais pu continuer plus longtemps la natation pour avoir un autre centre d’intérêt. J’ai fait le CNED (enseignement à distance). J’ai pris l’initiative de le faire. Mais ce n’est pas possible de travailler toute seule. »
source : rmcsport.fr

samedi 21 septembre 2013

Pas de compétitions en petit basin pour Yannick Agnel



De retour à Baltimore, Yannick Agnel a tracé avec Bob Bowman, son nouvel entraîneur, ancien mentor de Michael Phelps, sa feuille de route pour les mois à venir. Et l'ancien protégé de Fabrice Pellerin à Nice, double champion du monde l'été dernier à Barcelone (200m et 4x100m), ne participera pas aux championnats de France en petit bassin (du 5 au 8 décembre à Dijon) ni aux championnats d'Europe, toujours en petit bassin (du 12 au 15 décembre au Danemark), soucieux de privilégier les compétitions en grand bassin dès le début de la saison prochaine. On pourra en revanche voir le double champion olympique de Londres à l'occasion due Grand Prix de Minneapolis du 14 au 16 novembre puis lors d'une compétition entre les Etats-Unis et l'Europe programmée à Glasgow les 20 et 21 décembre prochains.
source : sports.fr

jeudi 19 septembre 2013

Portrait de Jérémy Stravius

Placé en famille d'accueil quand il était bébé, Jérémy Stravius y a découvert le bonheur et la natation.




Aujourd'hui, dans les tribunes du Palau Sant Jordi de Barcelone, elle sera une spectatrice discrète, attentive et émue. C'est la première fois qu'Henriette Arrachepied, 64 ans, assiste à des championnats du monde. Elle n'est pas spécialement fan de natation mais elle ne ratera rien du marathon aquatique de Jérémy Stravius cette semaine (lire ci-contre). Le champion olympique du 4x100 m est l'un des 25 enfants que cette ancienne assistante maternelle de la DDASS a accueillis dans son pavillon de Friville-Escarbotin (Somme). Celui qui est resté le plus longtemps, jusqu'à ses 19 ans, jusqu'à ce que la natation l'attire pour de bon à Amiens. Aujourd'hui, il l'appelle toujours "nounou", mais leur lien va bien au-delà. "C'est une histoire dont on pourrait faire un livre", dit Henriette.


Elle a commencé comme un fait divers sordide un vendredi de novembre 1988. Des gendarmes qui débarquent dans une maison de Saint-Valery-sur-Somme parce qu'un enfant a été aperçu en train de fouiller dans les poubelles. Ses quatre frères et sœur crèvent de faim. Surtout le petit dernier, quatre mois et onze jours : Jérémy. Leurs parents s'étaient absentés. Le soir même, les gamins sont placés dans deux familles d'accueil différentes. Les plus jeunes Frédéric (2 ans et demi), Virginie (1 an et demi) et Jérémy débarquent chez Henriette. "Il s'agissait de les remettre dans la vie normale, surtout la petite crevette." D'autant que la santé du nourrisson inquiète. Il ne réagit pas aux bruits qui l'entourent.

Un cocon strict mais douillet

De ses débuts chaotiques dans la vie, Jérémy ne sait guère que ce qu'Henriette lui a raconté, bien plus tard. "Mes parents avaient des problèmes financiers, on n'était pas très bien alimentés, explique-t-il pudiquement. Avec mon frère et ma sœur, on n'a pas non plus posé de question… On n'en ressentait pas le besoin parce qu'on était bien chez notre nounou. En fait, je n'ai que des bons souvenirs. On était plein d'enfants, on allait en vacances dans toute la France en caravane, on faisait du camping."
Ils ont aussi appris à nager ensemble, inscrits d'autorité par Henriette à la piscine Tournesol, tout juste séparée du pavillon par un petit parking. "C'était le seul endroit où on pouvait aller sans elle. Et elle pouvait nous surveiller de la maison", raconte Jérémy, qui sourit des règles sévères en vigueur chez les Arrachepied : se tenir droit, pas de coudes sur la table, pas de sorties, au lit à 20 h 30. Un cadre très différent de la vie à Saint-Valery, chez leur mère, où la fratrie Stravius (qui compte désormais sept enfants) se retrouve le mercredi et le week-end, dans le cadre du droit de visite proposé par la DDASS. "Là-bas, on faisait ce qu'on voulait…" Frédéric et Virginie ont fini par partir à leur majorité pour rejoindre leur mère. Lui s'est épanoui dans le cocon strict mais douillet, entre sa peluche Scroufi et le regard bienveillant de sa nounou. "J'étais un peu plus chouchouté que les autres, admet-il. Je me confiais beaucoup à elle."
Dans cette histoire très maternelle, il y a aussi une figure masculine essentielle : Robert, le mari d'Henriette, décédé en 2011, juste avant le premier titre de champion du monde de Jérémy. Il était le premier fan du jeune nageur, dont il archivait fièrement les premiers articles dans la presse. "Il était très papa poule, plus cool que notre nounou. Quand il est mort, j'ai perdu plus qu'un tonton. C'est la première personne importante de ma vie qui s'en allait", confie le jeune homme, qui s'est alors encore un peu plus rapproché d'Henriette.
Le 14 juillet, comme tous les ans, il est venu fêter son 25e anniversaire chez elle. Elle lui a préparé son dessert préféré, un "gâteau escargot", et lui a offert une chaîne en pendentif. "Comme je n'avais pas le droit de le faire baptiser à l'époque, s'amuse-t-elle, je deviens ainsi un peu sa marraine…" Elle est bien plus et elle le sait. "Tu es ma seconde maman", lui a-t-il dit lors de la Fête des mères. Des deux côtés, les vannes s'ouvrent désormais : "J'interdisais à tous les enfants que j'ai gardé de m'appeler maman, parce que c'est la règle pour les familles d'accueil. Mais je peux le dire aujourd'hui : Jéjé est comme mon quatrième enfant. Et mes trois autres le considèrent comme leur demi-frère." Avec ses parents naturels, il entretient des rapports plus complexes. Il le raconte à mots choisis mais sans colère. "J'en ai voulu à ma mère de ne pas avoir fait d'efforts, mais je ne lui ai jamais dit. Aujourd'hui, nous avons des relations normales, sans rancœur. On préfère se souvenir des bons moments que des mauvais. Et puis elle est quand même fière de moi. Elle aimerait bien qu'on parle un peu plus d'elle mais je ne vois pas l'intérêt : ce n'est pas grâce à elle que je me suis mis à la natation."

"Pas de revanche à prendre"

Avec son père, cela a toujours été plus compliqué : "Je n'ai jamais dormi chez lui, il avait sa vie. Il a attendu qu'on soit majeurs pour nous demander de porter son nom, Maison. Nous avons tous refusé. Il l'a mal pris, nous a dit qu'il ne pouvait plus rien pour nous. Cela n'a pas changé grand-chose…"
À entrouvrir les lourdes valises du passé, on lui demande s'il y puise un moteur de sa réussite. Il s'étonne sincèrement : "Pourquoi ? Je n'ai pas de revanche à prendre. Je n'ai pas été traumatisé." Son histoire "différente", il la voit comme l'itinéraire d'un enfant gâté, plutôt que celui d'un gamin administrativement placé. "J'ai eu la chance de recevoir une bonne éducation grâce à des gens qui m'ont tout appris, je n'ai été privé de rien. J'ai vécu une enfance comme tout le monde finalement."
Bien sûr, à 25 ans et célibataire, il "ne s'imagine pas avoir des gamins pour l'instant". Il se voit surtout créer un centre d'hébergement canin dès qu'il aura trouvé les 5.000 m2 de terrain nécessaires. Les gens pourront y laisser leurs animaux pendant les vacances plutôt que de les abandonner. Dans un sourire, il devance le raccourci facile, miroir de son histoire : "Une nounou pour chiens, oui."
source : le journal du dimanche

mardi 17 septembre 2013

Pas de nouvelle sanction pour Magnussen et les relayeurs Australien

Déjà sanctionnés par des amendes et de courtes suspensions pour s'être mal comportés lors des JO de Londres et pour avoir avalé du Stilnox (un psychotrope), le double champion du monde australien du 100m James Magnussen et ses camarades du relais 4x100m n'écoperont pas de sanction supplémentaire, a annoncé le comité olympique australien.



Un an après des JO de Londres complètement ratés (Magnussen en argent sur 100m, 4eme place pour le 4x100m champion du monde en 2011) et marqués par un comportement jugé inadmissible par leurs dirigeants (bizutage et consommation d’un psychotrope), les nageurs australiens vont pouvoir définitivement tourner la page. Vendredi, le comité olympique australien a en effet annoncé qu’ils n’écoperaient pas de sanction supplémentaire après avoir déjà reçu des amendes (montant non dévoilé) et des suspensions il y a plusieurs mois ; des sanctions « appropriées et suffisantes ».
James Magnussen, Eamon Sullivan, Matt Targett, James Roberts, Tommaso D'Orsogna et Cameron McEvoy ont néanmoins reçu un « carton jaune », selon John Coates, le président du comité olympique australien. Ce dernier a par ailleurs prévenu les six nageurs qu’au moindre faux pas ils ne seront pas sélectionnés pour les JO de Rio 2016.

source : sports365

Interview de Lionel Horter « Un jour, vous aurez huit Yannick Agnel en finale »

Lionel Horter, Directeur technique national français, fait le bilan des Bleus à Barcelone ou il évoque, entre autres, le cas Agnel, le présent de la natation française et l'avenir de la natation mondiale.
Et il nous a dit à quoi pensent les nageurs quand ils nagent.






Maintenant que Yannick Agnel est champion du monde du 200 mètres, vous pouvez nous le dire : il bluffait quand il disait que ce serait dur pour lui ?
Je n'ai pas mon portable personnel sur moi, sinon je vous aurais montré des photos que j'ai faites fin mai, début juin, quand il était à Paris et qu'on cherchait des solutions. On a fait… pas les clochards, mais les SDF de la natation mondiale pendant quelques semaines. On l'a emmené dans les piscines parisiennes, j'étais au bord du bassin pour le faire nager, j'étais loin d'imaginer à ce moment-là qu'il serait champion du monde à Barcelone.

Ce qui lui est arrivé avant les Mondiaux l'a-t-il vraiment déstabilisé ?
C'est surtout que ce n'est pas rationnel en termes de préparation, il a eu une vraie cassure. Trois ou quatre semaines d'arrêt… En six semaines on guérit d'une fracture, le corps arrive à résoudre le problème. Alors chez un nageur qui s'arrête de nager quatre semaines, y a tout qui change.

Qu'est-ce qui a permis à Yannick de gagner ?
Il a été sauvé par son travail tout au long de sa carrière, et tout au long de l'année avec Fabrice Pellerin jusqu'au mois de mai, quand il a quitté Nice. Et je crois qu'on ne s'est pas trompé sur l'endroit où on l'a posé [à Baltimore, chez l'ancien entraîneur de Michael Phelps]. Ensuite, son talent, bien sûr. Et sur la course en elle-même, son mental. Parce que ce qu'il a fait… Sans aucun complexe de supériorité, je pense que ses adversaires ont pris une grosse claque. Ce qui s'est passé, c'est une grosse mise au point.

Jusqu'où peut-il aller ? Michael Phelps le dit capable de battre le record du monde sur 200m réalisé en combinaison.
Il doit d'abord construire ses repères là où il est. Clairement, l'objectif, c'est Rio en 2016. Garder son titre olympique, ce qui est très, très difficile. Un seul nageur a gardé son titre entre 2008 et 2012, il s'appelle Michael Phelps. Quatre ans, dans le sport de haut niveau, c'est très, très long, même avec des gens de talent. L'usure, les accidents, la vie, les jeunes qui arrivent chaque année... L'autre objectif, c'est d'élargir sa palette de distances. Il peut tout faire du 100 au 400.

Et le demi-fond (800m, 1500m) ?
Non. Vous avez dû noter ici qu'il allait y avoir un Chinois pour quelques années. Sun Yang [champion du monde du 400, du 800, et probablement du 1500 ce soir], c'est le même que Yannick, mais sur le demi-fond. Deux mètres, un talent fou. Si Sun Yang redescend sur 200, ce n'est pas impossible qu'il batte Yannick. Mais ce n'est pas impossible non plus que, si Yannick monte sur 400, il arrive à le battre. C'est le seul nageur au monde qui peut battre Sun Yang au 400.

Comment avez-vous vécu le départ d'Agnel aux États-Unis ?
C'est un problème entre Fabrice Pellerin et lui. À la Fédération française de natation, on a pris le problème en cours, en essayant de se poser les bonnes questions. Je n'ai pas peur de dire que Yannick est un actif de la natation française, et que je suis dans ma mission quand je protège cet actif en essayant de trouver une solution pour que, sportivement et humainement, il puisse pérenniser son aventure. Ça ne m'empêche pas d'avoir aussi ce souci-là avec son entraîneur, Fabrice, qui est quelqu'un de très important pour la Fédération français, avec la structure de Nice.

Qu'un nageur et son entraîneur se brouillent n'est pas nouveau. Ce qui l'est, en revanche, c'est le retentissement qu'a eu cette histoire.
C'est lié à la médiatisation de Yannick en France. Je note que Lochte a annoncé qu'il quittait son entraîneur mythique de toujours pour aller s'entraîner en Australie, et ça n'a pas fait une ligne, ni en France ni aux États-Unis. Que des nageurs changent de structure, ça s'est déjà produit plein de fois avant, ça se produit dans tous les pays du monde, et ça se produira encore.

Ce qui est peut-être aussi un peu nouveau, c'est le fait de s'exiler.
Non, ça s'est toujours fait. J'ai passé deux ans aux États-Unis dans les années 80 quand j'étais nageur. Frédéric Delcourt [médaillé olympique en 1984] s'entraînait aux États-Unis aussi. C'est aussi vieux que la natation française, et que la natation tout court. D'ailleurs, je trouve ça très étonnant. Voir Yannick chez Bob Bowman, le responsable de la natation américaine masculine... Cet homme, dans ce pays tellement nationaliste, qui a une telle capacité à se rassembler naturellement derrière le drapeau, il entraîne Yannick. Pour moi, c'est le symbole d'une certaine forme d'échange, de communauté internationale qui existe dans la natation, et qui n'existait pas il y a cinq ou dix ans. Dans le monde de la natation, les barrières ont tendance à s'estomper. Maintenant, tous les continents ont explosé, l'Amérique du Sud avec le Brésil, l'Afrique, avec des champions qui viennent d'Afrique du Sud. C'est un sport qui s'est internationalisé ces vingt dernières années, et la France a été bénéficiaire de cet échange d'informations.

"ON N'AURA JAMAIS LES MOYENS DE LA NATATION AMÉRICAINE,
QUI A UNE PISCINE DANS CHAQUE UNIVERSITÉ"

Quel est l'atour majeur de la natation française ?
Une parfaite utilisation du potentiel des athlètes qu'on a, une optimisation du parcours de chacun dans chaque structure. On a une petite natation, dans un petit pays, avec peu de moyens, mais quand il y a un potentiel, on l'emmène au bout la plupart du temps, il y a beaucoup moins de déchet que dans des grands pays comme l'Australie, la Chine, la Russie ou les États-Unis. Il y a maintenant des structures, des clubs, des entraîneurs remarquables en France, qui ont vraiment développé une culture de la performance et du haut niveau, et qui, quand ils rencontrent un talent, l'emmènent au bout. Cela dit, on reste un nain en termes d'organisation autour du sport. Quand on bat un nageur américain, c'est vraiment un exploit, ça veut dire qu'on a beaucoup mieux travaillé, parce qu'on a beaucoup moins de moyens.

Les résultats de la natation française paraissent presque miraculeux par rapport aux moyens dont elle dispose.
Pourvu que ça dure.

Ces moyens évoluent-ils ?
Oui, la Fédération y travaille. Les principaux chantiers pour nous, c'est de développer des structures d'entraînement, avec des piscines dédiées, puisqu'on vit dans un environnement concurrentiel en termes d'occupation des piscines. Les clubs et le haut niveau rencontrent de plus en plus de public. Alors c'est bien sur le plan de la santé que de plus en plus de gens nagent, notamment tard dans leur vie, mais la fréquentation des piscines et devenue un vrai problème, et la place du haut niveau a parfois tendance à se réduire dans certains endroits. Il faut se battre pour que les clubs et les entraîneurs aient de bonnes structures d'entraînement. La Fédération recherche des moyens, et on est en légère augmentation de nos ressources au niveau des partenariats financiers. On se bat avec nos atouts, mais on n'aura jamais ceux de la natation américaine, qui a une piscine dans chaque université, ou de l'Australie, où la natation est le sport national. Quant à la Chine, elle est en train, si elle ne l'a pas déjà fait, de dépasser tout le monde dans tous les domaines. Et la Russie aussi est un continent. Obtenir des résultats contre ces gens-là en natation découle d'une optimisation remarquable des moyens en place.

A ce propos, que se passe-t-il sur le relais 4 x 100 ? En 2012, en 2013, les sprinteurs français n'étaient pas les plus forts, et pourtant l'équipe de France a gagné. Comment ? L'esprit d'équipe qui transcende l'individu ? 
La réponse est dans la question. Mais je vous avoue qu'on ne comprend pas toujours tout. Le plus étonnant, c'est de le faire deux fois de suite. Battre les Australiens, ça ne paraissait pas possible. Pour eux, d'ailleurs, c'est une catastrophe. La natation là-bas, c'est comme le football chez nous. J'ai croisé, il y a quelques jours, un des entraîneurs de l'équipe australienne, qui m'a dit en rigolant :"Quand on va rentrer chez nous, on va aller en prison."

A quel point la natation française est-elle fragile ? Peut-on imaginer la voir un jour reculer ?
La vie est faite de cycles. Si on bat l'Australie aujourd'hui, c'est qu'elle est dans une certaine partie d'un cycle. Battre les Américains deux ans de suite sur le 4 x 100, l'épreuve reine pour eux… Disons qu'on est sur notre point haut, et qu'ils sont sur une courbe en dessous de la nôtre. Ce qui compte, en dehors des résultats purs, c'est que les fondamentaux de la natation française continuent à progresser, que l'on profite de ces résultats pour qu'ils puissent se reproduire le jour où on aura une population de nageurs moins performante ou moins talentueuse.

Comment voyez-vous l'avenir de la natation mondiale ?
Il arrivera toujours qu'à tel ou tel endroit, quelqu'un travaille un peu mieux que les autres, mais il faut être conscient que, de plus en plus, ce qui va faire la différence, c'est le talent individuel des gens. Un jour en athlétisme, vous aurez huit Usain Bolt en finale du 100m. Et en natation, vous aurez huit Yannick en finale du 200m. C'est déjà pratiquement le cas, mais ça va encore s'accentuer. Ce ne sera plus seulement les structures, les systèmes, mais vraiment les talents. C'est l'évolution du sport, et de l'humanité presque.

Quels sont les dangers qui guettent la natation ?
Comme dans tous les sports : le dopage, et une démagogie financière exacerbée. J'aimerais que la natation garde le plus possible des règles du jeu simples, et conserve ses valeurs. À l'époque des combinaisons, on s'était rapprochés d'un gros problème. On l'avait tous mal vécu. J'ai failli m'arrêter à ce moment-là, ça ne correspondait plus à ce que j'avais envie de vivre. Il suffisait de mettre la bonne combi et on était devant. Si c'est pour faire de la Formule 1, ça m'intéresse pas.

Terminons avec la question qui nous agite depuis les début des Mondiaux : à quoi pensent les nageurs quand ils nagent ?
Quand ils s'entraînent, ils pensent à autre chose, ils chantent, ils sont ailleurs, même si les entraîneurs passent leur temps à leur dire de se concentrer sur ce qu'ils font. Et quand ils sont en compétition… Le monde aquatique c'est particulier. L'eau, c'est tellement de sensations... Et la natation est l'un des seuls sports où l'on s'entraîne autant et où l'on parle si peu. Un entraîneur au bord du bassin a peu de moyens de communiquer avec son nageur, c'est très spécial. Je crois qu'il y a une forme de coupure avec la réalité.

source : lemonde.fr