mercredi 13 mars 2013

Natation synchonisée: Les hommes de la synchro mis hors jeu


 A Londres, seules les femmes ont été acceptées dans les bassins. Même si certains hommes sont au niveau...




Dans l’eau, les visages ne sont pas maquillés et les jambes pas vraiment épilées. Trois fois par semaine, ce sont bien des hommes qui enchaînent les portés, positions du flamand rose ou du voilier dans un coin de la piscine Vallerey à Paris. Sur la bande originale de «Pirates des Caraïbes», une dizaine de nageurs se plient aux instructions d'Isabelle Girault, l’entraîneur de l’unique ballet masculin de natation synchronisée français. Sur les 260.000 licenciés de la FFN, ils sont une poignée de passionnés «peut-être une trentaine à tout casser», glisse le coach, à pratiquer cette discipline phagocytée par les filles. Au niveau national, rien n’interdit les hommes de participer aux compétitions élites. En revanche, les portes leur sont fermées à l’échelon supérieur, ce qui les prive d’office de sélection pour des Mondiaux et les JO.
«Je trouve ça particulièrement anormal, s’indigne Tom, 30 ans, membre du ballet du «Paris Aquatique». Cet ancien nageur de haut niveau (en course) n’hésite pas à parler de «sexisme» pour dénoncer les fins de non recevoir de la fédération internationale. Le sujet agace forcément Christian, membre historique de la section crée en septembre 1999. «Pourquoi est-ce considéré comme un sport féminin? Parce que c’est un sport artistique. Et si c’est artistique, les mecs sont forcément des folles avec une plume dans le cul. C’est une question de mentalité. Il faut une certaine ouverture d’esprit pour faire comprendre qu’un sport artistique peut être réalisé par des hommes, sans qu’il y ait de connotation derrière.»
«De la pure discrimination»
A six mois des Jeux, aucun homme n’a le niveau en France pour rêver d’une place à Londres. Les meilleurs tricolores pointent au 11e rang national en duo, derrière dix équipes féminines. Mais la question s’est longtemps posée pourl’Américain Kenyon Smith ou l’Allemand Niklas Stoepel, ambassadeurs mondiaux de la discipline. Christian Donzé, le DTN français avance l’explication du nombre pour justifier ces  portes closes: «C’est un sport féminin qui ne compte pas assez de pratiquants pour être aux Jeux. Il faudrait que ce sport soit pratiqué sur plus de continents.»
Vu la faiblesse des effectifs, inutile d’envisager une compétition exclusivement masculine. En revanche, les hommes militent pour une épreuve mixte, comme cela se fait au niveau national. «Mais pour l’instant, la Fina ne veut rien savoir. Ils sont trop arrêtés. C’est de la pure discrimination», s’étonne l’entraîneur du Paris Aquatique. Ces dernières années, Christian a déjà été obligé de féminiser son nom pour participer à certaines compétitions. «Il n’y a pas d’onglet «Monsieur» dans les formulaires. Pourtant le règlement Fina, rédigé en anglais, dit «swimmers» et non «women only» pour désigner les nageurs. On parle bien des individus.» Et pas d’un genre en particulier.
L’argument artistique ne tient pas non plus pour tous les hommes concernés. «On a moins de grâce, c’est sûr, mais on montre autre chose car on est plus puissants», insiste Tom. Chez les juges, cela plaît à certains qui ont même tendance à surnoter l’originalité des nageurs masculins. «Cela permet de penser un autre jeu dans les chorégraphies, poursuit le coach. La mixité pourrait vraiment apporter une autre dimension à la synchro». Comme elle l’a déjà fait en patinage artistique (en couple), tennis (en double mixte), tir ou équitation aux JO.
source : 20minutes.fr

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