mercredi 25 septembre 2013

Les confidences de Laure Manaudou

Laure Manaudou est revenue sur sa carrière. Passé présent et futur, la championne olympique du 400m nage libre se livre avec sincérité et émotion.



Son envie de partager
« J’essaie de créer une ligne de maillots de bain, de bijoux. J’ai commencé à faire des séminaires en entreprise sur les femmes, le stress et le doute. On m’a proposé d’écrire ma biographie. Au début, je me suis dit que c’était beaucoup trop tôt, que j’avais encore beaucoup de choses à vivre. Je n’avais pas envie de fermer la page tout de suite. Après, en travaillant avec Nathalie Avril, une coach de média-training, j’ai pris conscience de ce que j’avais pu faire dans le passé, pendant ma carrière. J’ai envie de le partager, maintenant. Je ne me rendais pas compte. Pour moi, c’était juste normal. Une suite logique de tous les entraînements que j’avais faits. Pour moi, c’était normal d’être championne olympique. C’était mon but de l’être, d’être championne du monde. C’était la consécration. »

Des choix assumés... sans regret

« Avec le recul, j’ai toujours réagi sur le moment sans réfléchir. Je sais très bien que j’aurais pu être plusieurs fois championne olympique en restant avec Philippe Lucas, gagner beaucoup plus d’argent. Mais je n’étais pas heureuse comme ça. Je suis partie de Canet-en-Roussillon pour aller en Italie. Ce n’était pas vraiment ce qu’il fallait faire. Mais je n’étais pas heureuse tous les jours donc forcément, je n’avais plus envie de nager. J’assume tout. Des regrets ? Je me dis que sans ces choix, je n’en serais pas là aujourd’hui, que je n’aurais peut-être pas eu ma fille et que je ne vivrais pas à Marseille, une ville que j’aime beaucoup. »

2007 : partir « pour protéger Lucas »

« Comme tout le monde, je suis allée voir un psy. C’était plus perso. Ma fille m’a fait prendre conscience de certaines choses, qu’il fallait que je sois accessible aux gens. J’avais envie de changer l’image que j’avais, d’une fille capricieuse qui faisait un peu tout sans respecter les gens. Je n’avais pas envie que ma fille me voit comme ça. Le fait de voir une coach, c’était vraiment pour parler, prendre du recul par rapport à ce que j’ai fait. J’ai découvert des choses. Comme quitter Philippe Lucas en 2007… Inconsciemment, je l’ai protégé de mon échec de Pékin. Il a assumé beaucoup de choses pour moi et c’était peut-être une manière de le protéger. »

Sans proposition de reconversion de la Fédération

« On m’a demandé il y a quelques semaines si j’avais eu une proposition de la FFN. Je n’en ai pas eu. Après, ce n’est pas forcément ce qui m’intéresse. Je ne suis pas la seule dans ce cas-là. Ils se disent que ce n’est pas leur problème. Nous, on est là pour nager et faire briller la France. Après, on se débrouille. Topsec, un distributeur de maillots de bain, m’a proposé de travailler sur ma ligne. Je travaille un petit peu avec Reebok. On est vraiment mis dans la gueule du loup. Qu’on ait 20 ans ou 40, c’est la même chose. On n’est pas préparé. J’en ai eu un petit aperçu quand j’ai arrêté après Pékin. J’ai la chance d’avoir gagné pas mal d’argent donc j’ai le temps de voir venir. Mais je me suis retrouvé dans le même cas après Londres, alors que je savais à quoi m’attendre. A part Alain Bernard, Fabien Gilot et les nageurs marseillais, il n’y a pas beaucoup de nageurs qui peuvent vivre de la natation. Esther Baron (ndlr, son amie) ? Elle méritait d’aller aux Jeux et d’avoir une médaille. Je ne sais pas si ce qu’elle fait (ndlr, maître nageuse) la passionne tous les jours. Mais je me doute bien qu’elle ne s’amuse pas tous les jours non plus à respirer du chlore. »

Les études, son principal regret

« On est privé de certaines choses mais c’est parce qu’on le décide. On fait du sport parce qu’on en a envie. Je regrette d’avoir arrêté les cours à 14 ans. Je n’avais que la natation dans ma vie. C’est pour ça que je suis arrivée à saturation. Si j’avais fait des études, j’aurais pu continuer plus longtemps la natation pour avoir un autre centre d’intérêt. J’ai fait le CNED (enseignement à distance). J’ai pris l’initiative de le faire. Mais ce n’est pas possible de travailler toute seule. »
source : rmcsport.fr

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