vendredi 1 février 2013

Bilan de l'année 2012


Rétro 2012

Année olympique oblige, Michael Phelps, devenu à Londres le sportif le plus médaillé de l’histoire de JO, truste encore les bilans mondiaux. Mais on retiendra aussi, plus que la polémique qui a accompagné les performances de la Chinoise Ye Shiwen, la moisson historique de l’équipe de France dans laquelle Laure Manaudou a retrouvé une place de grande soeur. 
LE NAGEUR de L’ANNEE: Michael Phelps

Quatre titres et deux breloques en argent ramenés de Londres, contre huit médailles d’or accrochées à son cou quatre ans plus tôt à Pékin, vu comme ça, le bilan de Michael Phelps lors des Jeux Olympiques 2012 pourrait paraître tout juste acceptable. Ça serait oublier que personne, hommes et femmes confondus, n’a fait mieux lors de cette quinzaine dans la capitale britannique. Et que cette quatrième olympiade sonnait pour le phénomène de Baltimore, déjà vainqueur de six titres olympiques en 2004 à Athènes, l’heure de la retraite. Après avoir déjà tout gagné, le protégé de Bob Bowman s’est relevé d’une suspension de trois (il a été pris en photo en train de fumer une pipe de cannabis) et d’un manque de motivation légitime à la sortie des Jeux de Pékin pour entrer un peu plus dans la légende olympique. A Londres, Phelps est devenu le premier nageur à gagner trois titres olympiques sur la même distance (100m papillon et 200m 4 nages). Il est surtout devenu le sportif le plus médaillé aux Jeux Olympiques avec un total de 22 récompenses dont 18 titres. De quoi mériter une retraite dorée…

L’EQUIPE de L’ANNEE: La France

La Chine (10 médailles dont cinq titres) et les Etats-Unis (31 médailles dont 16 titres) ont certes fait mieux. Mais l’équipe de France a confirmé à l’occasion des Jeux Olympiques 2012 son ascension parmi les meilleures nations de la natation mondiale. Première nation du continent depuis l’exceptionnelle moisson des championnats d’Europe de Budapest (21 médailles dont 8 titres), un statut confirmé l’année suivante à l’occasion des Mondiaux de Shanghai (11 médailles dont 2 titres), l’équipe de France s’est hissée sur le podium olympique à la faveur d’une nouvelle moisson historique. Yannick Agnel (200m), Camille Muffat (400m), Florent Manaudou (50m) et le relais 4x100m ont en effet apporté quatre titres à la France, auxquels s’ajoutent deux médailles d’argent (Muffat sur 200m et le relais 4x200m masculin) et une médaille de bronze (relais 4x200m féminin). Une réussite à laquelle le successeur de Claude Fauquet à la tête de la Direction technique nationale (DTN), Christian Donzé, disparu tragiquement d’un arrêt cardiaque fin octobre, n’est pas étranger…

LA POLEMIQUE de L’ANNEE: Les soupçons de dopage sur Ye Shiwen

Il a fallu qu’un bout de femme réussisse un 400 mètres 4 nage d’exception pour que la marmite olympique se mette à bouillonner. A 16 ans, Ye Shiwen a fait sensation à Londres, au point de porter sur elle les soupçons qui ne cessent d’accompagner les performances des sportifs chinois. Sa faute ? Avoir nagé aussi vite ou presque (trois centièmes moins vite seulement) que Ryan Lochte, le champion olympique de la distance, sur son dernier 100 mètres (58"68). Deux dernières longueurs de bassin qui l’ont conduite au record du monde (4’28"43) et… dans le grand bain du doute. "C’est incroyable. Et j’utilise le mot dans son sens premier. Ce n’est pas croyable pour beaucoup de gens", a dit tout haut John Leonard, le patron de l’association des entraîneurs américains, allant jusqu’à faire le lien avec l'Irlandaise Michelle Smith, sacrée en 1996 à Atlanta sur 400 mètres 4 nages avant d'être bannie quatre ans pour avoir falsifié un échantillon d'urine. "J’ai parlé à des entraîneurs autour du bassin et personne ne se souvient avoir vu quoi que ce soit de comparable. Aucune femme n’a jamais fait mieux que les hommes sur une distance donnée, sans parler des deux plus grands nageurs polyvalents de l’histoire (Lochte et Phelps, ndlr)."

L’ACTION de L’ANNEE: Laure au cou de Florent

A défaut d’avoir brillé dans l’eau à Londres, avouant ne pas avoir assez travaillé en amont de ce rendez-vous olympique, Laure Manaudou s’est imposée comme la supportrice n°1 de l’équipe de France en tribunes. La championne olympique 2004 du 400 mètres était heureuse d’être là, pas en touriste mais en grande sœur de la délégation tricolore, et ça s’est vu. Notamment quand elle est descendue de la tribune, bousculant au passage bénévoles et photographes, pour sauter au cou de son frère Florent, champion olympique surprise du 50 mètres. "J’étais plus heureuse que si j’avais moi-même gagné. Je n’avais pas ressenti une telle émotion depuis des années. J’avais besoin de le prendre dans mes bras tout de suite, de lui dire que j’étais si fière et contente pour lui", s’est-elle justifiée dans l’une de ses chroniques pour Le Journal du Dimanche. Un élan que son cadet a apprécié, lui qui a pris la vague de sa grande sœur. "C'est une sacrée histoire entre nous, on est liés. C'est important d'être là, l'un pour l'autre. En 2004, j'étais présent pour elle à Athènes. À Londres, c'est elle qui a été là pour moi, a expliqué le Marseillais à La Provence. Elle m'a beaucoup soutenu, apporté, pendant ces Jeux olympiques, avant ma finale. Après, je ne sais pas si elle avait le droit de passer le cordon pour venir me voir (rires). Mais, ça m'a fait très plaisir ! J'étais surpris et ému."

LA COURSE de L’ANNEE: Le 4x100m masculin aux JO

Les héros de 2008 n’étaient plus là, rejetés en tribunes dans la soirée comme de simples spectateurs. Quatre ans après s’être livrés un duel épique, remporté pour huit malheureux centièmes par l’Américain aux dépens du futur champion olympique de la distance reine, Jason Lezak et Alain Bernard, à l’œuvre dans la matinée pour qualifier leur équipe, ont vécu par procuration ce nouveau match entre les Etats-Unis et la France sur le 4x100 mètres. Un remake de 2008, avec les mêmes acteurs et le même scénario, à ceci près que les Français ont pris une revanche dorée sur les Yankees. D’autant plus belle que les Bleus ont pris les Américains à leur propre jeu, Yannick Agnel, dernier étage de la fusée tricolore composée d’Amaury Leveaux, Fabien Gilot et Clément Lefert (préféré à Bernard), fondant dans les derniers mètres sur Ryan Lochte comme Lezak l’avait fait quatre ans plus tôt sur Bernard. Un moment pour l’histoire et l’affirmation que ces Français, nains de la natation mondiale face à ces géants venus des Etats-Unis, pouvaient enfin regarder les Américains dans les yeux.  

source : sport.fr

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